Dans une affaire marquante, Valentin Djènontin-Agossou, ancien ministre de la justice sous Boni Yayi, a pris la parole pour demander de la clémence envers Thibaut Ogou, condamné pour des actes liés aux violences électorales de 2021 à Cotonou. Après avoir entendu sa sentence, Thibaut Ogou a proféré des insultes au juge, ce qui a provoqué une réaction rapide de la Cour.
Pour rappel, Thibaut Ogou, ancien gendarme, a été reconnu coupable de « participation visant à troubler la présidentielle de 2021 » à l’issue d’une audience correctionnelle spéciale devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Le verdict est tombé ce vendredi 10 mai 2024. 38 mois de prison ferme et une amende de 2 millions de francs à verser par l’intéressé. Cependant, la réaction du prévenu à l’énoncé de sa sentence a été vive et a attiré l’attention.
Ce dernier, bouleversé, a exprimé son mécontentement en des termes virulents envers la Cour. Ses paroles ont été qualifiées d’injurieuses et ont suscité une réaction immédiate de la part du président de la Cour. Face à cette attitude, des mesures strictes ont été prises : Thibaut Ogou a été placé au violon et remis entre les mains du ministère public.
Valentin Djènontin-Agossou a présenté des excuses au nom de ce dernier pour son comportement inapproprié envers les magistrats de la Criet. Il a expliqué que les paroles de Thibaut Ogou étaient le résultat de la colère et de la douleur, plutôt que d’un manque de respect délibéré envers la Cour.
L’ancien garde des sceaux a demandé au juge de prendre en compte les circonstances atténuantes entourant le comportement de Thibaut Ogou. Il a souligné que Thibaut Ogou espérait retrouver sa liberté lors de l’audience, mais que sa condamnation à une peine de prison avait prolongé son incarcération et aggravé sa détresse émotionnelle. L’ancien ministre de la justice a également souligné les épreuves personnelles traversées par Thibaut Ogou pendant sa détention, notamment la perte de sa femme et de son enfant.
Valentin Djènontin a plaidé pour que Thibaut Ogou ne soit pas soumis à des mesures supplémentaires et a supplié la Cour de ne pas engager de nouvelle procédure à son encontre pour outrage à magistrat. Il a fait appel à la compréhension du juge, du procureur, du ministre de la justice et du Président de la République pour que Thibaut Ogou puisse retourner dans sa cellule habituelle sans subir de sanctions supplémentaires.
La compassion est-elle considérée dans le système judiciaire ? La décision de la cour suite à ce plaidoyer nous en dira plus.