Un soldat radié pour absence illégale a demandé sa réintégration dans l’armée béninoise en saisissant la Cour constitutionnelle. La décision de cette haute juridiction a été rendue publique.
Oscar Gbodogbe puisque c’est de lui qu’il s’agit est un ancien soldat de première classe dans l’armée béninoise. Après son absence depuis 2019, ce dernier souhaite maintenant réintégrer les forces armées béninoises. Dans son recours déposé le 28 novembre 2023, il explique que sa désertion après les élections législatives en 2019 était involontaire. Il poursuit en affirmant avoir été sollicité par son supérieur hiérarchique pour des actes non recommandables qui l’ont poussé à dénoncer ce dernier. La dénonciation ayant entraîné l’arrestation et la libération ultérieure du commanditaire, il s’est senti menacé et a fui le pays pour sa sécurité.
Cette situation a conduit à la saisie de ses biens, des difficultés et des conséquences, tant sur lui que sur sa famille. Le requérant déclare être habité en permanence par une panique qui le conduit à régulièrement changer de résidence. Cela a affecté l’éducation et la scolarité de ses enfants.
Il a demandé à la Cour constitutionnelle de statuer sur sa réintégration et d’assurer sa sécurité.
Le ministère de la Défense, représenté par son secrétaire général, a défendu la radiation de Gbodogbe tout en expliquant qu’il n’était pas revenu de son congé le 23 juillet 2021. Après six jours d’absence illégale, des recherches ont été lancées sans succès. Le ministère a soutenu que la décision de radiation est conforme aux règlements militaires et a demandé à la Cour de rejeter la requête.
En réponse, Oscar Gbodogbe a souligné les irrégularités dans sa radiation. Il affirme que l’avis de recherche n’a jamais été exécuté et qu’il a toujours été joignable. Il a également précisé que sa maison familiale est proche d’un commissariat et que ses proches auraient été informés s’il y avait eu un avis de recherche.
Gbodogbe a relevé des incohérences dans les dates des documents officiels, indiquant que sa radiation a été prononcée avant même l’émission de l’avis de recherche.
La Cour constitutionnelle a déclaré qu’examiner la légalité de la radiation de Gbodogbe n’est pas de son ressort. Par conséquent, elle s’est déclarée incompétente pour traiter cette demande, laissant la décision de radiation inchangée.