Politique & Société

ANGELIQUE KIDJO PARLE DE SON MONDE MUSICAL : « J’AIME CASSER LES CODES. JE N’AI PAS ENVIE QU’ON ME METTE…»

La diva béninoise Angélique Kidjo a été reçue en interview sur Radio France Internationale le 05 octobre dernier. Elle a partagé, au cours de l’entretien, ce qui la « fait vibrer » chez un artiste et ce qui la caractérise depuis son enfance.  Artiste compositrice-chanteuse-interprète, Angélique a parlé à cœur ouvert de son monde musical.

Cette année, Angélique Kidjo est la Marraine et présidente du jury pour le concours « Prix Rfi découverte 2025 ».  A travers une interview à RFI, elle a expliqué d’où vient sa musique et ce qui peut l’accrocher chez un artiste.

Angélique Kidjo a une vision culturelle connue à travers le monde, mais reste fidèle à ses racines. Pour elle, l’authenticité et l’originalité sont des qualités essentielles pour ceux et celles qui décident de faire carrière dans la musique. C’est d’ailleurs ces deux qualités musicales qui peuvent faire « vibrer » la diva béninoise lorsqu’elle écoute un autre artiste.

« Ce qui est intéressant, c’est de voir le monde que l’artiste écrit et que ça soit distinctif. C’est-à-dire, cet artiste, quand on l’entend, on sait que c’est cet artiste et personne d’autre », a –t-elle indiqué. Elle ajoute qu’il est important « que cet artiste ait une parole, ait quelque chose à dire et à un monde qui est unique et spécifique à lui ou à elle »».

Comme conseils pour avoir cette originalité, elle a exhorté les artistes à éviter de plagier les autres et de plutôt recourir à sa culture et à ses origines. « Moi, on m’a toujours dit ça quand j’ai commencé ma carrière. On m’a dit « il faut savoir d’où tu viens pour savoir où tu vas » », a conté l’artiste.

L’icône de la musique qui a déjà à son actif 16 albums et remporté cinq Grammy Awards a confié que depuis son enfance, elle était animée par l’esprit de curiosité. La diva béninoise a expliqué que c’est important de maintenir le contact avec tout le monde, y compris la jeune génération.

C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles elle a accepté d’être la marraine et la présidente du jury du « Prix Rfi découverte ». Elle a expliqué que ce rôle lui « permet de rester en contact avec ce qui se fait un peu partout et de voir aussi l’évolution de la musique et comment elle est traitée aujourd’hui».

Angelique Kidjo est convaincue que la musique est l’un des rares médiums pour créer des ponts. « J’aime casser les codes. Je n’ai pas envie qu’on me mette dans un bocal », a-t-elle expliqué.

Elle dévoile toujours au cours de l’émission,  qu’elle est très curieuse depuis son enfance. « J’ai toujours eu cette curiosité depuis que je suis gamine à poser des questions. Pourquoi si, pourquoi pas ça. (…) Quand je n’ai pas de réponse, je ne partais pas. Car j’avais besoin de comprendre pour pouvoir avancer », a-t-elle relaté. Elle a révélé que sa curiosité lui avait valu le surnom de « pourquoi, quand, comment ? ». Après cette phase de compréhension, Angélique Kidjo entame la seconde. La deuxième étape, explique l’artiste, « c’est comment est-ce que je m’adapte à ça, comment est-ce que je me l’approprie et comment je le rends ».

Grâce à sa curiosité et sa capacité d’adaptation et d’appropriation, la diva a su se servir de sa musique pour découvrir le monde et son histoire.

« Depuis que j’ai commencé à chanter, la musique m’a amené à découvrir l’histoire de l’esclavage, à découvrir l’histoire de l’apartheid, la dictature chez moi. Cela a exacerbé mon sens de la justice. Et la musique que je fais vient de là », a renseigné Angélique Kidjo.

Elle poursuit en mettant en avant l’évolution de certains talents de la musique africaine. De plus en plus, les artistes de certains pays tels que le Nigéria et de l’Afrique du Sud semblent prendre le dessus dans l’industrie musicale africaine selon la chanteuse. D’aucuns ont l’impression que les artistes des pays ouest-africains francophones ont un peu plus de mal à percer à l’international. Pour changer la donne, « il faut qu’on arrive à créer nos rythmes, quelque chose de particulier ». 

Angélique affirme qu’il ne sert à rien de chercher à se faire un nom à l’international lorsqu’on n’est pas encore connu dans son pays. « Il faut déjà, au sein de son propre pays, arriver à avoir une musique qui fédère tout le pays. Et quand on a ça, on peut l’amener à l’international ».

Faut-il le rappeler, l’icône de la musique Angélique Kpasseloko Hinto Hounsinou Kandjo Manta Zogbin a été cinq fois lauréate des Grammy Awards et lauréate de l’Académie Charles-Cros connue pour la diversité de ses influences musicales, l’originalité de ses clips et son engagement humanitaire comme ambassadrice internationale de l’UNICEF. En cette année 2024, elle célèbrera 40 ans de carrière. Pour finir, elle conseille aux artistes ceci: « Il faut déjà, au sein de son propre pays, arriver à avoir une musique qui fédère tout le pays. Et quand on a ça, on peut l’amener.

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