Les relations entre la France et l’Algérie se détériorent rapidement, alimentées par une série de différends politiques et diplomatiques. La situation s’est encore tendue après des événements comme l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal et l’expulsion d’un influenceur algérien de France, sans oublier la reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara, un acte vivement critiqué à Alger.
Dans ce contexte de tensions croissantes, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a reconnu que le dialogue entre les deux pays est « quasiment interrompu », signe de la gravité de la crise actuelle. L’accord migratoire de 1968, qui régit l’immigration algérienne en France, se trouve désormais au cœur des débats. Initialement signé pour encadrer les flux migratoires, cet accord permettait à 35 000 Algériens de venir en France chaque année sans visa de long séjour.
Cependant, un rapport sénatorial récemment présenté propose la résiliation de cet accord, une décision qui pourrait aggraver encore les relations déjà tendues entre les deux nations. Ce rapport recommande également de revoir l’accord de 2013 qui accorde une exemption de visa pour les responsables algériens se rendant en France.
Les partisans de cette révision, notamment au sein de la droite française, justifient cette position par un besoin de rééquilibrer les relations migratoires entre les deux pays. Mais cette proposition n’a pas manqué de provoquer des réactions fortes, en particulier à gauche, où certains jugent cette initiative contre-productive. Ils estiment qu’annuler ces accords ne ferait qu’envenimer la situation et dégrader encore davantage les relations avec l’Algérie.
En dépit de ces critiques, le rapport a trouvé un large soutien au Sénat, notamment auprès de la droite et des centristes. Le vote en faveur de cette révision marque une étape importante qui pourrait mener à un nouveau tournant dans les relations migratoires entre la France et l’Algérie, au moment où la situation socio-économique et politique de l’Algérie reste fragile.
