Les transporteurs de la région de Gao, au Mali, ont décidé de se mettre en grève suite à l’attaque meurtrière survenue vendredi dernier à Kobé, située à une trentaine de kilomètres de la ville de Gao. L’annonce de cette grève a été faite le dimanche 10 février, après qu’un convoi militaire malien, escorté par des membres du groupe Wagner et des civils, ait été attaqué par des jihadistes du groupe État islamique au Sahel (EIS).
L’armée malienne a communiqué un bilan de 25 civils tués et 13 blessés, mais les sources locales font état d’un nombre de victimes bien plus élevé, comprenant également des militaires et la destruction de nombreux véhicules. Cette attaque sanglante a provoqué la décision des transporteurs de suspendre leurs activités jusqu’à nouvel ordre.
Les transporteurs de Gao, qui sont régulièrement contraints de rejoindre des convois militaires, critiquent le manque d’efficacité de ces escortes. Selon plusieurs sources locales, ces dispositifs sont jugés insuffisants pour assurer la sécurité des civils, comme l’a tragiquement démontré l’attaque de Kobé. Ils soulignent également que, lorsqu’ils se joignent à des escortes militaires, les jihadistes les identifient rapidement comme des cibles, les considérant comme des alliés de l’armée malienne.
Les transporteurs réclament donc une autre forme de sécurité, notamment l’augmentation du nombre de points de contrôle militaires et le renforcement des patrouilles sur les principales routes reliant Gao à Ansongo et à Labbezanga, près de la frontière avec le Niger. Bien qu’ils demandent toujours un soutien des forces de défense, ils préfèrent voyager sans escorte militaire.
Une rencontre devait avoir lieu entre les transporteurs et les autorités militaires locales pour discuter de ces revendications, mais à ce jour, aucune réponse n’a été fournie par le maire de Gao, ancien transporteur et représentant syndical, ni par le gouvernorat de la région.
