La Russie et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont scellé une étape majeure de leur rapprochement. En visite officielle à Moscou, les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont entériné un nouveau cadre de coopération avec leur homologue russe, Sergueï Lavrov.
Les discussions ont abouti à plusieurs engagements concrets. Moscou a annoncé son soutien à la création d’une force armée conjointe de l’AES, avec la fourniture d’armements, d’instructeurs et d’expertise stratégique. Une rencontre annuelle au format quadripartite est également prévue pour consolider ce partenariat.
Sergueï Lavrov a salué la dynamique de l’AES, qu’il qualifie de « deuxième réveil de l’Afrique ». Il a révélé que les échanges commerciaux entre la Russie et les pays sahéliens ont été multipliés par dix en un an, illustrant la montée en puissance de leurs relations économiques.
Du côté sahélien, les ministres ont réaffirmé leur volonté de s’affranchir de certaines influences étrangères qu’ils estiment déstabilisatrices. Le Malien Abdoulaye Diop a plaidé pour une coopération militaire et linguistique fondée sur la souveraineté, soulignant que le retrait de l’OIF n’entraverait pas les ambitions de l’alliance.
Le Nigerien Bakary Yaou Sangaré a annoncé l’ouverture prochaine d’une ambassade russe à Niamey, tandis que le Burkinabè Karamoko Jean-Marie Traoré a évoqué un engouement croissant du secteur privé de l’AES pour Moscou, présenté comme un partenaire fiable et stratégique.
Cette visite marque ainsi une réorientation affirmée des alliances diplomatiques et sécuritaires de l’AES, qui voit en la Russie un levier d’émancipation et de renforcement régional.
