« Accélérer la lutte contre le paludisme pour un monde plus équitable, équité en matière de santé, égalité du genre et droits humains ». C’est sous ce thème que la 17ème édition de cette année a été commémorée ce jeudi 25 avril 2024 à l’Ecole Normale des Instituteurs d’Allada.
La cérémonie solennelle de la Journée Mondiale de lutte contre le Paludisme et de la quinzaine de mobilisation sociale, s’est déroulée en présence du Ministre de la Santé, Professeur Benjamin HOUNKPATIN, de l’Ambassadeur des États-Unis près le Bénin, Monsieur Brian W. SHUKAN, des Partenaires Techniques et Financiers en charge du secteur de la santé, ainsi que des élus à divers niveaux, des autorités locales et des populations.
C’est un évènement d’une importance capitale couplée au lancement de l’introduction du vaccin contre le paludisme dans le Programme Élargi de Vaccination (PEV).
Selon des chiffres de 2023, les nouveaux cas de paludisme dans la population en général représentaient 17% chez les adultes et 39% chez les enfants de moins de cinq (05) ans avec un taux de mortalité d’environs 106 décès pour 100.000 enfants.
Pour le Ministre de la Santé, le Professeur Benjamin HOUNKPATIN, le paludisme continue d’être un problème majeur de santé publique de par son ampleur et sa charge de morbidité et de mortalité au sein de la population, malgré les efforts consentis par la communauté internationale pour son contrôle et son élimination.
En lançant officiellement la célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, il a souligné plusieurs avancées dans la lutte contre le paludisme au Bénin dont :
- la lutte anti vectorielle intégrée à travers l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action dont la dernière campagne organisée en 2023 a permis de distribuer gratuitement près de 9 millions de moustiquaires imprégnées,
- la chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de moins de cinq ans dans les départements de l’Atacora et de l’Alibori qui sera étendue à partir de juin 2024 aux départements du Borgou les Collines et la Donga,
- le traitement préventif chez les femmes enceintes et chez les nourrissons et,
- l’assainissement du cadre de vie à travers l’asphaltage qui contribue à la destruction de gîtes larvaires.
Malgré tous ces efforts, le Bénin doit faire face à de nouvelles menaces qui apparaissent comme l’émergence de résistance partielle aux médicaments les plus couramment utilisés,
la propagation d’une mutation du parasite plasmodium falciparum affaiblissant l’efficacité, des tests et diagnostics rapides et l’apparition de moustiques résistant aux insecticides de la lutte anti vectorielle.
La production du vaccin a été recommandée depuis octobre 2021 afin de trouver une solution à ces menaces.
En acceptant d’introduire le vaccin contre le paludisme dans son Programme Élargi de Vaccination (PEV), le Bénin s’appuie sur la phase pilote du programme qui s’est déroulée au Ghana, au Kenya et au Malawi. Une phase qui a permis de protéger environs 2 millions d’enfants contre les formes graves du paludisme, avec comme conséquence la réduction des hospitalisations pédiatriques de l’ordre de 22% et une réduction de la mortalité de l’ordre de 13%.
Le Ministre de la Santé, a rassuré l’ensemble de la population de l’importance de ce vaccin qui permet de protéger les enfants contre les formes graves du paludisme. Il a précisé que l’introduction de ce vaccin n’élimine pas les autres mesures.