Face à l’escalade des tensions commerciales avec les États-Unis, le président chinois Xi Jinping a enclenché un virage stratégique majeur. Depuis le début de 2025, les échanges entre les deux géants économiques se sont nettement contractés, conséquence directe d’une guerre des tarifs menée des deux côtés.
Washington a imposé des droits de douane atteignant 145 % sur les produits chinois. Pékin a répliqué en taxant à 125 % les marchandises venues d’Amérique. Cette surenchère tarifaire a particulièrement touché les secteurs de l’énergie et de l’agroalimentaire.
Parmi les signaux les plus marquants : le repli brutal des importations chinoises de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis. En mars 2025, les livraisons ont pratiquement cessé. Pékin se tourne désormais vers d’autres fournisseurs, notamment le Qatar, l’Indonésie et la Russie.
Parallèlement, la Chine accélère ses investissements dans les énergies renouvelables et renforce son usage du charbon, montrant sa volonté de réduire sa vulnérabilité aux tensions extérieures. Sur le plan agricole, même tendance : les achats de blé américain ont chuté de manière significative. Pourtant, une part importante de la consommation chinoise reposait encore en 2024 sur les exportations venues des États-Unis. Difficile de savoir à ce stade si cette baisse est conjoncturelle ou si elle s’inscrit dans une stratégie plus durable de diversification.
Ces décisions ne relèvent peut-être pas uniquement d’une logique économique. En redéfinissant ses circuits d’approvisionnement, la Chine pourrait bien chercher à adresser un message clair à Washington : Pékin est capable de s’adapter et de s’émanciper de certaines dépendances stratégiques.
Cette évolution, si elle se confirme, pourrait lourdement peser sur des secteurs américains clés. Les producteurs de GNL et les exportateurs de blé devront composer avec un marché chinois devenu plus imprévisible.
Reste à savoir si cette réorientation marquera un tournant durable ou s’atténuera en fonction des évolutions diplomatiques. Quoi qu’il en soit, Xi Jinping semble prêt à redessiner les équilibres du commerce mondial, même au prix de bouleversements profonds.