Depuis hier, jeudi 17 avril, les banques, assurances, établissements financiers et stations-service affiliés au SYNABEF sont à l’arrêt. Le syndicat a déclenché une grève de 72 heures pour protester contre l’arrestation jugée arbitraire de deux agents d’Ecobank. Ces derniers sont accusés d’avoir délivré de fausses garanties dans une affaire impliquant Énergie du Mali, une entreprise publique.
Le SYNABEF dénonce une atteinte aux droits des travailleurs et exige des garanties juridiques pour le personnel. Malgré les négociations entamées depuis le dépôt du préavis le 2 avril, aucun accord n’a été trouvé. Quinze revendications ont été soumises, portant notamment sur la protection des agents et l’amélioration des conditions de travail.
Sur le terrain, la grève provoque un blocage quasi total du système bancaire et financier. Les usagers se heurtent à des agences fermées et des guichets hors service. « On nous prive de nos droits à cause d’un dossier qui ne nous concerne pas », s’indigne un client frustré devant une agence fermée.
Le secteur de la distribution de carburant est aussi touché. Les stations-service de grandes enseignes comme Shell, Total ou Oryx fonctionnent au ralenti, provoquant de longues files d’attente. La tension monte à l’approche des fêtes pascales, surtout pour les chrétiens qui se préparent à célébrer Pâques. Le SYNABEF menace de prolonger la grève pour 120 heures supplémentaires, du 22 au 26 avril, si aucun compromis n’est trouvé d’ici là. Une prolongation qui accentuerait encore l’impact économique sur un pays déjà fragilisé.