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Ghana : le secteur énergétique face à une énorme dette de plus de 3 milliards de dollars.

Le Ghana, acteur clé de l’énergie en Afrique de l’Ouest, fait face à une crise financière majeure dans son secteur énergétique, avec une dette dépassant 3 milliards de dollars en 2025, selon John Abdulai Jinapor, ministre de l’Énergie. Ce montant, en forte hausse par rapport aux 2,1 milliards de dollars en 2017, témoigne de défis persistants dans la gestion et l’approvisionnement énergétique du pays.

Parmi les principaux créanciers figurent les producteurs indépendants d’électricité (IPP), auxquels l’État doit près de 1,2 milliard de dollars. Ces retards de paiement mettent en péril la production électrique, limitant leur capacité à maintenir un approvisionnement stable. Résultat : des coupures fréquentes d’électricité, une situation qui plonge les consommateurs dans l’incertitude.

Le Ghana dispose pourtant de solides infrastructures de production énergétique, incluant trois barrages hydroélectriques majeurs (Akosombo, Kpong, Bui) et des réserves offshores de pétrole et de gaz. Malgré cela, le pays reste fortement dépendant des importations de gaz naturel du Nigeria, qui alimentent 62,6 % de sa production d’électricité, contre 35,4 % pour l’hydroélectricité. Cette dépendance accroît l’exposition aux fluctuations des prix mondiaux et aux perturbations d’approvisionnement.

Pour tenter de redresser la situation, le président John Mahama a mis en œuvre plusieurs initiatives comme l’importation de carburants, la rencontre avec les acteurs clés et un engagement dans une restructuration de la dette nationale, estimée à 5,4 milliards de dollars, avec l’appui d’un programme du FMI de 3 milliards de dollars dans le cadre de la Facilité élargie de crédit.

Le Fonds monétaire international insiste sur la nécessité urgente de stabiliser le secteur énergétique afin d’éviter une aggravation des pressions budgétaires et de protéger les investissements étrangers.

Malgré ces difficultés, le secteur énergétique reste vital pour le Ghana. Il soutient le développement économique et constitue un atout pour attirer des capitaux étrangers. La résolution de cette crise passera par une gestion plus rigoureuse des ventes d’électricité, une réduction de la dépendance aux importations de gaz et une restructuration durable de la dette.

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