La Côte d’Ivoire a marqué un tournant dans le marché financier en procédant à une émission obligataire de 220 milliards de FCFA (environ 335 millions d’euros), une première pour un État africain sur le marché international. Cette opération a été réalisée à un taux de 6,875 % sur trois ans, avec un remboursement prévu en euro, atténuant ainsi le risque de change grâce à la parité fixe entre le CFA et l’euro.
Cette émission contraste avec une précédente levée de fonds sur le marché domestique, où l’État ivoirien avait récolté 66 milliards de FCFA à un taux de 7,63 %. Le taux d’intérêt sur le marché international est donc bien plus favorable, montrant que les investisseurs étrangers ont proposé de meilleures conditions que celles offertes sur le marché régional.
La Côte d’Ivoire a également adopté des mesures pour rendre l’opération plus accessible : le ticket d’entrée pour les investisseurs a été fixé à 6,55 millions de FCFA (environ 10 000 euros), bien inférieur aux standards des eurobonds, où la participation minimale atteint généralement 100 000 à 200 000 dollars. Cela a permis d’élargir la base des souscripteurs et d’attirer une demande soutenue pour les obligations ivoiriennes.
Depuis le début de l’année, la Côte d’Ivoire a levé plus de 1 500 milliards de FCFA sur le marché régional, représentant plus de la moitié des émissions souveraines au sein de l’UEMOA. Le pays a également rééchelonné une partie de sa dette en remplaçant des titres arrivant à échéance en 2025 par de nouvelles obligations à maturité de 6 et 7 ans, pour un montant total de 450 milliards de FCFA.
La Côte d’Ivoire, à l’instar du Bénin, continue de se distinguer sur le marché financier en Afrique de l’Ouest, consolidant ainsi sa position économique dans la région.
