En Afrique centrale, la rareté des pièces de monnaie perturbe fortement l’économie locale et les échanges commerciaux !
Cette situation trouve son origine dans un trafic international qui consiste à détourner les pièces pour les transformer en bijoux, principalement en Chine, en raison de la valeur des métaux qu’elles contiennent. Les pièces sont donc fondues et leur valeur intrinsèque, souvent supérieure à leur valeur faciale, devient un moteur pour ce commerce illégal.
Cette pénurie touche les pays de la CEMAC (Cameroun, Gabon, Tchad, Guinée équatoriale, République centrafricaine et Congo) et ralentit considérablement les transactions économiques. Les commerçants et les consommateurs sont contraints de recourir à des solutions temporaires, telles que les bons d’achat, qui n’offrent qu’un soulagement provisoire sans résoudre le problème.
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Pour faire face à cette crise, la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a mis en place plusieurs mesures. Parmi celles-ci, la distribution directe des nouvelles pièces aux opérateurs économiques autorisés est envisagée afin de garantir leur disponibilité sur le marché. En 2025, de nouvelles pièces seront mises en circulation. Conçues avec des matériaux non exploitables par l’industrie de la bijouterie, elles devraient limiter les possibilités de leur détournement.
La mise en place de solutions telles que l’obligation de restitution des anciennes pièces, avec une date limite pour leur usage, est également envisagée. Cependant, cette approche n’est pas sans risques. Il reste à déterminer comment gérer les anciennes pièces encore en circulation et garantir que les acteurs économiques ne soient pas eux-mêmes impliqués dans ce trafic.
Outre ces mesures, la BEAC insiste sur la nécessité de renforcer la surveillance des opérateurs économiques et d’intensifier la coopération régionale pour éradiquer ce commerce illégal. L’objectif est de restaurer la confiance dans le système monétaire et de faciliter les échanges économiques dans la sous-région. Mais, au-delà de ces solutions, un véritable changement dépendra de la mise en place d’un contrôle strict et d’une collaboration étroite entre les différents acteurs économiques et les autorités.
La gestion de cette crise monétaire est donc primordiale pour la stabilité de l’économie de la CEMAC et l’efficacité des mesures de la BEAC pourra jouer un rôle déterminant dans l’avenir économique de l’Afrique centrale.