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Uranium au Niger : un secteur minier en plein essor malgré la rupture avec la France et la CEDEAO.

Alors que le Niger a pris ses distances avec la France et la CEDEAO, son industrie minière affiche une dynamique impressionnante. Le pays vient de franchir une nouvelle étape dans l’exploitation de son uranium, une ressource stratégique convoitée à l’international.

L’entreprise COMIREX, détenue majoritairement par des capitaux nigériens et soutenue par l’État, a lancé un projet industriel ambitieux financé à 14,4 milliards de FCFA par la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD).

Ce programme repose sur deux pôles clés tels que l’exploitation d’un gisement d’uranium à Maradi, à 625 km de Niamey et la
construction d’une usine d’acide sulfurique à Arlit, à plus de 1 150 km au nord, indispensable au traitement du minerai.

Chaque année, ce projet permettra de transformer 624 000 tonnes de minerai en « jus riche », dont 243 tonnes seront commercialisées. En parallèle, l’usine d’Arlit produira 150 000 tonnes d’acide sulfurique.

Au-delà de son impact économique, cette initiative illustre un tournant stratégique : le Niger ne se contente plus d’exporter son uranium brut mais cherche à maîtriser toute la chaîne de valeur, augmentant ainsi ses bénéfices locaux.

Selon la BOAD, les bénéfices attendus sont considérables :
11,4 milliards de FCFA de valeur ajoutée annuelle.
2,3 milliards de FCFA de recettes fiscales supplémentaires pour l’État.
360 emplois directs créés, un enjeu crucial dans une région touchée par le chômage.

Ce repositionnement du Niger dans le secteur minier s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu. Depuis le coup d’État de juillet 2023, le pays s’est éloigné de ses anciens partenaires, notamment la France, qui exploitait son uranium via Orano (ex-Areva). La rupture avec la CEDEAO, effective depuis janvier 2025, symbolise également cette quête d’indépendance.

Un élément intrigant demeure : si le financement du projet provient de la BOAD, cette institution reste liée à la CEDEAO, dont le Niger s’est pourtant retiré. Un paradoxe qui souligne la complexité des relations économiques régionales.

Avec cette initiative, le Niger consolide son statut de troisième producteur mondial d’uranium et affirme sa volonté de reprendre le contrôle de ses ressources pour assurer son développement économique.

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