Un acte de souveraineté et un appel à l’unité nationale : c’est ainsi que l’on peut qualifier l’inauguration de la « Place AES » à Bamako. Bien plus qu’un simple changement de nom, cet événement symbolique marque une étape décisive dans la quête d’affirmation nationale du Mali, honorant son passé tout en se tournant résolument vers l’avenir. En redonnant vie aux symboles historiques, le pays réaffirme son identité et sa volonté de maîtriser son récit national.
Un nouveau départ
Reflétant les aspirations du peuple malien, Bamako se dote ainsi d’un nouvel espace symbolique. Les autorités espèrent que cette initiative inaugurera une nouvelle ère, où l’histoire et la culture locales occuperont une place prépondérante dans l’espace public, insufflant un sentiment de fierté et de patriotisme chez les citoyens et inspirant les générations futures. Cette transformation met en lumière les valeurs de courage, de résilience et de solidarité incarnées par les héros du pays.
Cette inauguration célèbre également l’unité et la coopération entre les pays du Sahel, à travers l’Alliance des États du Sahel (AES). La « Place AES » symbolise l’engagement des dirigeants africains à collaborer pour la stabilité et le développement de la région, un message fort d’union stratégique.
La vision
Pourquoi avoir rebaptisé la Place Sommet Afrique-France ? Cette question trouve sa réponse dans la volonté de rompre avec les vestiges de la période coloniale, selon les mots du Premier ministre. « L’histoire du Mali mérite d’être racontée par ceux qui l’ont forgée », a-t-il affirmé. Ce processus, à la fois inclusif et participatif, a abouti à l’adoption d’un décret officialisant les nouvelles appellations des lieux publics, une étape cruciale dans la réécriture de l’histoire nationale.
C’est lors d’une cérémonie officielle, présidée par le Premier ministre Abdoulaye Maïga, que la « Place AES », anciennement connue sous le nom de « Place Sommet Afrique-France », a été inaugurée et rebaptisée. Cet espace emblématique arbore désormais les bustes des trois chefs d’État fondateurs de l’Alliance des États du Sahel (AES) : le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso, le Général Assimi Goïta du Mali et le Général Abdourahamane Tiani du Niger. Cette action s’inscrit pleinement dans une stratégie visant à honorer les figures historiques africaines et à consolider l’identité nationale.