Les syndicats de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle de Côte d’Ivoire ont lancé un appel à la grève pour les 3 et 4 avril 2025, avec une possibilité de reconduction si leurs revendications restent sans réponse. Cette annonce a suscité une réaction immédiate du gouvernement.
Dans un communiqué officiel, la ministre d’État, Anne Désirée Ouloto, responsable de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration, a exprimé la position du gouvernement face à cette situation.
Voici l’intégralité du communiqué :
Abidjan, le 2 avril 2025
N° 482/MEMFPMA/CAB/DAJC/SDC
Le mardi 1er avril 2025, un mot d’ordre de grève émanant d’organisations syndicales de l’IS-MENA/METFPA a été diffusé dans la presse en ligne.
Les représentants de ces syndicats, reçus par Madame le Ministre d’État de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration (MEMFPMA) le vendredi 28 mars dernier, comme l’atteste le compte rendu joint en annexe du présent communiqué, étaient à nouveau attendus à la table du dialogue. L’objectif était de présenter les conclusions des consultations de leurs bases et de préparer ensemble les prochaines étapes des travaux prévus pour la deuxième semaine de mai 2025, conformément à ce qui avait été convenu.
Le cabinet de Madame le Ministre d’État s’étonne de la décision de ces responsables syndicaux de rompre le dialogue en cours, sans considération aucune des acquis ni des mécanismes mis en place par le Gouvernement. Ces mécanismes incluent notamment les Comités Sectoriels de Dialogue Social, le Comité Consultatif de la Fonction Publique (CCFP) et le Groupe des Experts du CCFP, destinés à un meilleur examen des revendications à incidences financières.
La mise en place et l’opérationnalisation de ces différents organes témoignent de l’engagement fort du Gouvernement à toujours rechercher des solutions responsables, appropriées et durables aux préoccupations des fonctionnaires, par la voie du dialogue.
Madame le Ministre d’État s’interroge quant aux réels motifs de cet arrêt brutal de travail projeté, au mépris du protocole d’accord portant trêve sociale du 8 août 2022, et en violation des dispositions de la loi n° 92-571 du 11 septembre 1992 relative aux modalités de la grève dans les services publics.
Il importe de rappeler que toute grève entreprise sans respect de la procédure prévue aux articles 2, 3, 4 et 5 de ladite loi est illégale. Elle expose les initiateurs et les participants aux sanctions disciplinaires prévues par le statut général de la Fonction Publique, sans préjudice des poursuites pénales qui pourraient être engagées à leur encontre.
Madame le Ministre d’État tient à rassurer l’ensemble des fonctionnaires de la disponibilité du Gouvernement à continuer d’œuvrer pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Elle appelle les signataires de cette initiative à la responsabilité et à revenir à la table du dialogue. Elle félicite et encourage tous les leaders syndicaux et organisations qui se désolidarisent de ces actions visant à créer le désordre.
En tout état de cause, le Gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires pour assurer la continuité du service public dans les établissements scolaires, dans l’intérêt des enfants, des générations futures et de la paix sociale.
Anne Désirée OULOTO
Ministre d’État, Ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration