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Affaire Youcef Atal : Le jeune footballeur algérien est condamné à 8 mois de prison avec sursis pour incitation à la haine.

Le 2 avril 2025, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a requis la même peine que celle prononcée en première instance : huit mois de prison avec sursis contre le footballeur international algérien Youcef Atal. Ce dernier est poursuivi pour avoir partagé, sur ses réseaux sociaux, une vidéo d’un prédicateur palestinien, Mahmoud Al Hasanat, dans laquelle il appelait à la haine à l’égard des juifs.

Devant la cour, Youcef Atal, ancien défenseur de l’OGC Nice et actuellement joueur du club qatari Al-Sadd, a expliqué que son intention était de montrer son soutien aux victimes de Gaza, et non de promouvoir un discours de haine. « Je ne fais pas de la politique, je ne suis qu’un joueur de foot », a-t-il répété. Le joueur de 28 ans a reconnu qu’il avait commis une erreur en partageant cette vidéo sans en vérifier le contenu jusqu’au bout, précisant que s’il l’avait vue en entier, il ne l’aurait jamais partagée.

L’avocate générale, Valérie Tavernier, a souligné que la vidéo était un « appel à la haine » clairement identifiable, malgré son caractère insidieux. Elle a estimé que la peine prononcée en première instance ,  huit mois de prison avec sursis, une amende de 45 000 euros et la publication du jugement dans des journaux nationaux était juste et proportionnée aux faits.

Pour rappel, Le 12 octobre 2023, cinq jours après l’attaque du Hamas contre Israël, Youcef Atal avait partagé cette vidéo avec ses 3,2 millions d’abonnés sur Instagram. La vidéo, dans laquelle Mahmoud Al Hasanat évoquait le sort des enfants de Gaza avant de proférer des propos antisémites, a été rapidement supprimée par le joueur après avoir été signalé par son club, l’OGC Nice. Ce dernier, qui a par la suite transféré Atal au club turc d’Adana Demirspor puis à Al-Sadd, avait condamné cet acte, et le joueur avait présenté ses excuses.

L’avocat de Youcef Atal, Me Tom Michel, a rejeté l’idée que son client soit devenu « le symbole de l’antisémitisme en France ». Il a critiqué les peines prononcées en première instance, qualifiées de « surréalistes ». Il a également plaidé l’exception d’incompétence des juridictions françaises, estimant que l’affaire aurait dû être jugée en Algérie, puisque le message avait été publié depuis ce pays et en arabe, sur une plateforme américaine.

La décision finale de la cour d’appel sera rendue le 30 avril 2025. En attendant, Youcef Atal reste sous surveillance judiciaire, et l’affaire continue de soulever de vives discussions sur la liberté d’expression et la responsabilité des personnalités publiques dans la diffusion de messages sur les réseaux sociaux.

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