L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro, frappé d’une interdiction de quitter le territoire depuis février 2024, a vu sa demande de restitution de passeport rejetée par Alexandre de Moraes, juge à la Cour suprême du Brésil. Cette décision empêche l’ex-dirigeant d’assister à l’investiture de Donald Trump à Washington, prévue prochainement.
Jair Bolsonaro est sous enquête pour son implication présumée dans un projet de « coup d’État » visant à empêcher Luiz Inacio Lula da Silva, son rival de gauche, de reprendre le pouvoir en janvier 2023. Son passeport avait été confisqué après une opération policière, en raison de soupçons liés à cette tentative de déstabilisation.
Le juge Moraes a justifié sa décision par le risque de « fuite » de Bolsonaro à l’étranger, soulignant que l’invitation officielle à l’investiture de Trump ne suffisait pas à lever l’interdiction. Moraes a également rappelé que Bolsonaro avait publiquement défendu l’idée de demander l’asile pour des partisans impliqués dans les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia.
Ces troubles avaient vu des milliers de partisans de Jair Bolsonaro envahir et saccager les bâtiments du palais présidentiel, du Parlement et de la Cour suprême, une semaine après l’investiture de Lula. Ces événements sont au cœur des accusations pesant sur l’ex-président, qui rejette ces allégations en criant à la « persécution politique ».
Lors d’un entretien à la chaîne YouTube Revista Oeste, Jair Bolsonaro a exprimé son espoir de pouvoir se rendre aux États-Unis, affirmant que ses avocats allaient faire appel de la décision. Toutefois, le parquet brésilien doit encore décider s’il engagera des poursuites formelles contre lui dans cette affaire.
Dans une interview au New York Times, publiée avant le refus de son passeport, Bolsonaro n’avait pas caché son enthousiasme à l’idée de se rendre à Washington pour célébrer l’investiture de Trump, qu’il qualifie de « gars le plus important du monde ».
Cette décision s’inscrit dans un contexte de tension entre Jair Bolsonaro et la justice brésilienne, avec des accusations graves qui pourraient aboutir à des poursuites. Pendant ce temps, le spectre d’un retour politique ou d’un départ à l’étranger reste suspendu à l’évolution de ces affaires judiciaires.