Une découverte de taille rebat les cartes de la transition énergétique. Plus de 20 millions de tonnes de cuivre viennent d’être mises au jour sur le plateau du Qinghai-Xizang, dans une région jusqu’ici considérée comme inhospitalière. Quatre autres gisements de taille comparable y ont également été localisés, portant le potentiel à près de 150 millions de tonnes.
Ce coup de théâtre renforce la domination chinoise sur les métaux critiques. Déjà premier raffineur mondial, Pékin contrôle désormais les deux tiers de ses propres réserves de cuivre. Une emprise stratégique sur un métal devenu vital pour l’électrification mondiale : éoliennes, voitures électriques, panneaux solaires, smartphones… tous dépendent du cuivre.
À titre d’exemple, une éolienne peut contenir jusqu’à 4 tonnes de cuivre, tandis qu’un véhicule électrique en nécessite quatre fois plus qu’un modèle thermique. Face à une demande exponentielle, la découverte chinoise tombe à point nommé. Mais elle inquiète aussi. Washington s’alarme, Bruxelles réévalue ses politiques, et l’Australie redouble d’efforts pour accélérer ses propres exploitations.
Ce gisement pourrait devenir un levier géopolitique. Maîtriser l’offre, c’est influencer les prix et imposer ses règles. Une arme économique à portée diplomatique.
Reste une question : à quel coût ? Située à haute altitude, dans un environnement extrême et fragile, l’exploitation du cuivre sur le plateau tibétain suscite de vives inquiétudes. Milieux écologistes et communautés locales redoutent des impacts irréversibles. « On ne peut pas vouloir des énergies propres et ignorer les dégâts miniers », prévient un militant tibétain.
Face aux critiques, Pékin promet un développement « harmonieux ». Certaines entreprises expérimentent des techniques plus propres : suppression des explosifs, recyclage des eaux, compensation carbone. Mais les défis restent immenses. Et la bataille mondiale pour les métaux critiques ne fait que commencer.
