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Grève des enseignants en Côte-d’Ivoire : Un syndicaliste condamné à deux ans de prison ferme.

Un syndicaliste du secteur de l’enseignement en Côte d’Ivoire, Ghislain Duggary Assy, a été condamné à deux ans de prison ferme pour « entrave au fonctionnement du service public » suite à un mouvement de grève lancé le 3 avril par les enseignants. Ces derniers réclamaient la revalorisation d’une prime trimestrielle. Le syndicaliste avait été arrêté pour avoir incité à la grève dans un établissement scolaire.

Cette condamnation survient dans un contexte de tensions sociales croissantes, alors que la grève, bien que rare en Côte d’Ivoire depuis la trêve sociale de 2022, a perturbé certaines épreuves scolaires. L’avocat de Ghislain Duggary Assy, Me Léon-Paul Boto, a annoncé qu’un appel serait interjeté, dénonçant une atteinte à la liberté d’expression et la criminalisation de l’action syndicale.

D’autres leaders syndicaux ont été brièvement arrêtés après une rencontre avec la ministre de l’Éducation, Mariatou Koné. L’Intersyndicale des enseignants a dénoncé ces arrestations, précisant qu’ils avaient été libérés après quelques heures d’audition.

Le gouvernement, par la voix de la ministre de la Fonction Publique Anne Ouloto, a qualifié la grève de « illégale et inopportune », et a menacé les enseignants absents d’être considérés comme démissionnaires. Elle a rappelé les efforts du gouvernement, notamment l’engagement de 2.700 milliards de francs CFA pour améliorer les conditions des fonctionnaires.

La grève, qui est suivie selon les syndicats à plus de 80%, met une pression supplémentaire sur le gouvernement à quelques mois des élections présidentielles. Les enseignants, avec des salaires oscillant entre 300.000 et 600.000 francs CFA hors primes, attendent des réponses à leurs revendications.

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