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L’ «IA pourrait nous voler nos emplois» , alerte le directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT).

L’intelligence artificielle (IA) suscite des préoccupations croissantes, notamment sur son impact sur les femmes dans le monde du travail. Lors du sommet sur l’IA à Paris le 10 février dernier, Gilbert Houngbo, directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), a mis en garde contre les conséquences de l’automatisation, qui pourrait aggraver les inégalités de genre dans le monde professionnel.

L’IA, et plus spécifiquement l’IA générative, qui produit divers types de contenus, est déjà en train de transformer les emplois. Selon Houngbo, la majorité des postes qui risquent d’être automatisés concernent des métiers majoritairement occupés par des femmes. Cette évolution pourrait donc creuser davantage l’écart entre les hommes et les femmes sur le marché de l’emploi.

Il a également souligné qu’avec la possibilité pour les entreprises de remplacer des travailleurs par des robots, la tentation de le faire sera forte. Cette évolution technologique, qui a fait son apparition en 2022 avec ChatGPT, génère de vives inquiétudes à l’échelle mondiale.

Cependant, le directeur de l’OIT a nuancé en affirmant que l’IA, pour l’instant, semblait créer davantage d’emplois qu’elle n’en détruisait, bien que ces nouveaux emplois soient souvent moins rémunérés et moins protégés. Selon les estimations de l’OIT, l’IA pourrait affecter environ 75 millions d’emplois, soit 2,3 % des emplois mondiaux.

Christy Hoffman, secrétaire générale de UNI Global Union, a abondé dans le même sens, soulignant que des secteurs comme l’écriture pour la télévision ou les centres d’appels sont particulièrement vulnérables, car l’IA pourrait soit réduire leur autonomie, soit les remplacer complètement.

Pour éviter que ces travailleurs ne soient laissés pour compte, Gilbert Houngbo a plaidé en faveur d’un soutien renforcé, via un système de protection sociale et une formation continue, afin de permettre aux employés de s’adapter à cette nouvelle ère technologique. « Ce n’est pas l’IA en soi qui va nous voler nos emplois, mais le manque de préparation pour acquérir de nouvelles compétences », a-t-il conclu.

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