La souveraineté des pays africains, longtemps revendiquée par des voix panafricanistes, semble se concrétiser avec le départ des forces étrangères du continent. Toutefois, cette transition a laissé dans son sillage un grand nombre de travailleurs locaux dans une situation précaire, voire désastreuse, selon un rapport récent de la BBC.
Dans plusieurs pays comme le Mali, le Tchad, le Burkina Faso et le Niger, la fermeture des bases militaires étrangères a été vécue comme un bouleversement radical. Les départs de ces troupes notamment françaises et américaines ont eu des conséquences dramatiques pour les employés locaux, dont certains avaient travaillé pendant plusieurs décennies dans ces structures.
Le nombre d’ex-travailleurs affectés est impressionnant. Le Mali a vu 859 employés perdre leur emploi, tandis que le Tchad et le Niger comptent respectivement 400 et 350 travailleurs touchés. Au Sénégal et en Côte d’Ivoire, ce sont 162 et 280 personnes qui se retrouvent sans ressources. Beaucoup de ces travailleurs, après des années de service loyal dans ces bases, se retrouvent aujourd’hui face à un avenir incertain et des difficultés financières majeures.
Au-delà de la question de la souveraineté, ce retrait des troupes étrangères, bien qu’encensé par certains, a entraîné une rupture brutale pour ces employés. Ils avaient pour la plupart établi une certaine stabilité grâce à leur emploi, mais l’incertitude est désormais leur quotidien. Le départ des forces étrangères, à l’image des bases françaises, de la Mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et des bases américaines au Niger, laisse derrière lui un vide économique et social difficile à combler.