Politique & Société

Le procès Boko-Homeky se poursuit avec de nouvelles déclarations des témoins. 

Le procès des accusés dans l’affaire de tentative de coup d’État continue à la CRIET, avec l’audition de nouveaux témoins.

Le vendeur du véhicule Prado à la barre

Le directeur de la structure ayant vendu le véhicule Prado, où une somme d’argent a été retrouvée, a été convoqué à la barre. Il a expliqué n’avoir aucun lien de parenté avec les prévenus et a précisé que la dernière fois qu’il avait vu l’ex-ministre Oswald Homéky remonte au samedi 21 septembre 2024. Ce jour-là, l’ancien ministre avait retiré le véhicule Prado qu’il avait commandé le 18 juillet 2024.

Le directeur a ajouté que l’ex-ministre devait régler la facture du véhicule le 23 septembre 2024, mais que le paiement n’a jamais eu lieu, malgré plusieurs relances.

Lorsqu’interrogé par le ministère public sur le non-paiement de la facture, le directeur a confirmé qu’il n’avait reçu aucun retour de l’ancien ministre à ce sujet.

Le gardien de Homéky évoque la nuit du 23 septembre

La Cour a également entendu un gardien de l’ancien ministre, qui a témoigné qu’il était en service ce jour-là, le 23 septembre 2024, au moment de l’interpellation de Homéky. Il a expliqué qu’il s’agissait de son premier jour de travail au domicile de l’ex-ministre. Ce jour-là, son collègue lui avait indiqué que l’ancien ministre avait donné des consignes pour ne pas être dérangé par les visiteurs qu’il attendait.

Le gardien a raconté qu’il s’était ensuite installé dehors, tandis que son collègue était resté dans la guérite. Lors de l’arrivée du véhicule, il a été éloigné, ne sachant pas qui avait ouvert le portail ni combien de véhicules étaient présents.

La Cour a décidé de faire appel à son collègue, qui travaillait à la guérite depuis août 2024. Ce dernier a expliqué que Homéky lui avait donné l’ordre d’ouvrir le portail lorsqu’un véhicule arrivait. Il a confirmé qu’un véhicule était bien arrivé à 22h04, restant sur place pendant huit minutes avant de repartir. Il a aussi rapporté qu’une patrouille de police était passée à 00h, mais que l’incident majeur s’était produit lorsque le Colonel Tévoèdjrè, vers 00h59, était arrivé à pied, suivi d’un véhicule.

Le directeur des titres de transport témoigne sur les formalités d’immatriculation

Un autre témoin important, le directeur des titres de transport à l’ANATT, a expliqué les procédures légales de changement d’immatriculation. Selon lui, toute demande de changement d’immatriculation nécessite la présentation des documents relatifs au véhicule et à son propriétaire. Il a précisé que l’opération se fait exclusivement sur les sites de l’ANATT et que toute autre procédure serait illégale.

Le chauffeur de l’épouse de Homéky à la barre

Le chauffeur de l’épouse de l’ex-ministre, qui est également en détention dans cette affaire, a été convoqué à son tour. Il a expliqué qu’il conduisait la famille de l’ex-ministre, mais que pendant la période des faits, la famille était en vacances, et il n’était chargé que de conduire Homéky. Ce dernier l’avait sollicité à deux reprises pour le conduire chez Olivier Boko.

Interrogé sur le véhicule Prado, le chauffeur a précisé l’avoir vu le 21 septembre 2024, et a expliqué que le ministre lui avait ensuite ordonné de suivre quelqu’un pour ramener la voiture à la maison après le retrait de la plaque.

Le chauffeur a aussi expliqué avoir entendu des rumeurs sur la générosité de son patron, mais n’a pas vu d’événements inhabituels pendant cette période. Il a toutefois mentionné avoir échangé sur WhatsApp au sujet de la somme d’argent qui aurait été offerte par Olivier Boko, ce qu’il a ensuite clarifié comme étant une mauvaise interprétation.

Le gérant de la société de Rock Niéri

La Cour a ensuite entendu Corneille Gbaguidi, le gérant de la société créée par Rock Niéri, le beau-frère d’Olivier Boko. Ce dernier a expliqué qu’il dirigeait cette société depuis 2010-2011 et qu’il n’était responsable que de la signature des contrats et des chèques, sans en connaître les détails financiers. Il a déclaré que les chèques qu’il signait étaient à blanc.

Lorsqu’il a été interrogé sur la connaissance d’Olivier Boko, il a confirmé qu’il savait que ce dernier était le grand frère de la femme de Rock Niéri, mais a nié avoir discuté de politique ou du mouvement OB26 avec lui.

Le gérant a révélé que des retraits de fonds importants avaient été effectués, notamment 600 millions et 200 millions FCFA entre le 10 et le 23 septembre 2024, pour des dépenses qu’il pensait liées à la construction de routes ou à l’achat de matériel.

Le comptable de Niéri parle de gros retraits

Hugues Adjigbékou, comptable de la société de Rock Niéri, a également été convoqué à la barre. Il a expliqué qu’il gérait les finances de la société et a précisé que celle-ci fonctionnait principalement grâce à des prêts contractés en raison des nombreux marchés remportés. Selon lui, Olivier Boko a souvent aidé à mobiliser les ressources nécessaires.

Adjigbékou a également confirmé avoir effectué des retraits importants, totalisant environ 2,5 milliards FCFA, entre juin et septembre 2024, dont 200 millions à plusieurs reprises, pour des projets qu’il pensait être liés aux travaux de la société.

Lorsqu’on lui a demandé des explications sur la destination de ces fonds, il a déclaré qu’il pensait qu’ils étaient destinés aux projets de construction. Cependant, il a été surpris d’apprendre que les billets retrouvés chez Homéky provenaient de ces retraits.

Adjigbékou a également témoigné qu’il avait pris la fuite le 29 septembre 2024, après avoir appris que certains collaborateurs étaient arrêtés et que son patron était devenu injoignable. Cette fuite l’a conduit à se rendre au poste de Grand-Popo, où il a été interpellé.

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