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Mali: Barrick Gold, le géant minier canadien expulsé du pays, pour non-paiement présumé d’impôts.

Mardi dernier, les autorités maliennes ont ordonné la fermeture des bureaux du géant minier canadien Barrick Gold à Bamako, pour non-paiement présumé d’impôts. Ce coup de force marque une nouvelle escalade dans le bras de fer engagé depuis plusieurs mois entre la junte d’Assimi Goïta et l’entreprise, l’un des principaux producteurs d’or au Mali.

Au cœur du conflit,  le complexe aurifère de Loulo-Gounkoto, dans l’ouest du pays, détenu à 80 % par Barrick Gold et à 20 % par l’État malien. Le site, considéré comme l’un des plus riches gisements d’or du monde, est à l’arrêt depuis janvier, après que les autorités maliennes ont saisi trois tonnes d’or.

Depuis l’adoption en 2024 d’un nouveau code minier par le Mali, les tensions se sont accrues. Bamako réclame des centaines de millions de dollars à Barrick, au titre d’arriérés fiscaux, avec une application rétroactive de la nouvelle législation, ce que conteste formellement la compagnie.

Dans un communiqué, Barrick Gold dénonce des mesures « arbitraires », affirmant qu’un accord avait pourtant été négocié avec le ministère de l’Économie en février 2025, avec un premier paiement de 85 millions de dollars déjà effectué en octobre dernier. Mais selon l’entreprise, « la signature est aujourd’hui bloquée par un petit groupe d’individus aux intérêts personnels ou politiques ».

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La situation a pris une tournure encore plus tendue depuis l’arrestation de quatre employés maliens de la compagnie en novembre, et l’émission de mandats d’arrêt contre le PDG sud-africain de Barrick et le directeur malien du site pour blanchiment de capitaux. Le groupe affirme qu’il continue de rechercher une solution à l’amiable, mais se dit aussi prêt à engager une procédure d’arbitrage international si nécessaire.

Une source proche du dossier confie : « Depuis 2024, l’État est en bras de fer avec les grandes compagnies minières. On a accepté de négocier, mais aujourd’hui, on exige encore plus de 15 milliards FCFA de frais de justice à Barrick. »

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