InternationalPolitique & Société

Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam évincé de la course, il dénonce un coup politique bien orchestré.

Tidjane Thiam, ancien dirigeant du Crédit Suisse et président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a été officiellement radié de la liste électorale. Le tribunal d’Abidjan a tranché : il ne pourra pas se présenter à la présidentielle d’octobre 2025. Motif ? La perte de sa nationalité ivoirienne en 1987, lors de son acquisition de la nationalité française.

Mais pour Thiam, cette décision n’est rien d’autre qu’un coup politique bien orchestré. Dans une vidéo partagée sur ses réseaux, il dénonce une « agression injuste », destinée à écarter un adversaire redouté :

« Ce n’est pas à cette image de notre pays que j’aspire. »

La décision judiciaire se fonde sur l’article 48 du Code de la nationalité ivoirienne. Celui-ci stipule qu’un citoyen perd automatiquement sa nationalité s’il en acquiert une autre, sauf dérogation. Tidjane Thiam, devenu français en 1987, a pourtant renoncé à cette nationalité en mars 2025. Mais à ce jour, sa réintégration formelle à la nationalité ivoirienne n’a pas encore été validée.

Et c’est là que le bât blesse. Car l’article 55 de la Constitution exige que tout candidat à la présidence soit uniquement Ivoirien. Sans dérogation, Thiam reste donc disqualifié, malgré sa volonté affichée de revenir pleinement dans le giron ivoirien.

Le président du PDCI ne compte pas se retirer sans combattre. Il affirme être « fermement déterminé » à défendre le droit des Ivoiriens à choisir librement leur président. Il promet de contester la décision jusqu’au bout, en la plaçant sur le terrain des libertés fondamentales et de la dignité nationale.

« Vous pouvez compter sur moi pour défendre cette liberté. »

Thiam assure que des sondages internationaux récents le placent loin devant ses principaux rivaux, avec un écart de plus de 15 points au second tour face à Laurent Gbagbo ou au président sortant Alassane Ouattara. Des résultats qu’il promet de publier prochainement.

La radiation de Thiam intervient dans un contexte où le droit semble s’inviter comme arme électorale. L’affaire relance le débat sur l’instrumentalisation du droit dans les joutes électorales en Afrique de l’Ouest, où les règles d’éligibilité sont parfois mobilisées pour verrouiller la compétition.

Partager :

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *