Politique & Société

Retour du procès Dangnivo /De nouvelles révélations tombent. Des responsables du gouvernement et forces de sécurité béninoises seraient-ils impliqués ?

Le procès de l’affaire Dagnivo, du nom de Urbain Pierre Dangnivo, fonctionnaire du ministère des finances, disparu en 2010, a repris ce mardi 11 mars 2025 devant le Tribunal de Première Instance de Cotonou. Dans le box des accusés, Codjo Cossi Alofa, principal accusé et Donatien Amoussou, son présumé complice, sont jugés pour les accusations d’assassinat et de complicité d’assassinat.

Retour sur l’affaire et les déclarations des accusés

Le procès, déjà évoqué en 2015, 2016 et 2018, connaît une nouvelle session pour examiner les derniers développements. Codjo Cossi Alofa, initialement ayant plaidé coupable en 2015, a depuis changé de version, niant son implication dans l’assassinat de Dangnivo. Dans ses récentes déclarations, Alofa a évoqué des pressions et a souligné que ses premières déclarations, faites sous garde à vue, avaient été dictées. Il affirme qu’il a été contraint de les répéter sans les comprendre pleinement. Concernant le corps retrouvé à Womey, il a affirmé ne pas savoir s’il s’agissait de celui de Dangnivo.

L’Évasion de Codjo Cossi Alofa et son histoire

Alofa est revenu sur son évasion présumée de la prison de Missereté en février 2015. Il a décrit comment des individus encagoulés sont venus le chercher pour l’emmener. Il a également été encagoulé.  Finalement, poursuit-il, c’est à Hillacondji que sa cagoule lui a été enlevée. Avec la consigne de rester au Togo et de ne plus revenir au Bénin, il lui a été remis 50.000 FCFA. Alofa dit s’être exécuté avant de se rendre lui-même plus tard à la police togolaise pour être ensuite renvoyé dans son pays le Bénin. Il déclara être revenu parce qu’il n’avait pas fait le programme de fuir et que la somme 50 000 FCFA était assez insignifiante.

A son retour, il fuit arrêté de nouveau.

L’audience est suspendue peu après 13 h pour reprendre autour de 14 h 20.

A la reprise de l’audience, après quelques questions de précisions, avec Alofa, Donatien Amoussou, son présumé complice est appelé à la barre.

Donatien Amoussou, le présumé complice, relate sa version des faits. 

Il a révélé qu’un ami camerounais lui avait confié avoir retrouvé un véhicule recherché, ce qui l’a conduit à contacter un colonel à la Présidence, Sévérin Koumassègbo, alors chef de sécurité du président de la République. Amoussou raconte que le colonel lui a proposé 500.000 FCFA pour accomplir une mission liée à un portable retrouvé. Amoussou a refusé, mais d’autres auraient accepté la mission pour une somme de 2 millions de fcfa.

Amoussou a aussi évoqué un moment clé où il a été accusé à tort, notamment lors d’une identification de son complice, Alofa, par un groupe de gendarmes. Selon lui, le commissaire Prince Aledji lui aurait soufflé un code pour désigner Alofa comme étant son complice, même si ce dernier ne l’avait pas reconnu immédiatement.

Amoussou a aussi mentionné sa confrontation avec les autorités après son arrestation en octobre 2010, insistant sur le fait qu’il n’avait pas signé de PV car on lui avait refusé de le lire avant la signature.

Ce témoignage d’Amoussou a fait écho à plusieurs interrogations sur la possible implication de certains hauts responsables du gouvernement et des forces de sécurité dans cette affaire. Le colonel Sévérin Koumassègbo, cité par Amoussou, est au centre de nombreuses spéculations concernant des liens entre la Présidence et des opérations en dehors du cadre légal.

Nous vous reviendrons avec la suite des témoignages et interrogatoires. Le tribunal devra démêler les fils de cette affaire complexe, en pesant les déclarations contradictoires des accusés et des témoins.

Wait and see !

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