Sèdo Tossou, le franco-béninois est pianiste, mannequin et acteur. Il a très tôt marqué le cinéma en devenant l’un des premiers acteurs béninois à se faire une place dans l’industrie hollywoodienne. Né le 7 novembre 1995, il est fondateur de l’école de cinéma Sèdo N’Nogni, un projet lancé pour former la nouvelle génération de cinéastes au Bénin.
Il y a quelques années, le jeune acteur est retourné sur sa terre natale avec un rêve : réaliser un film qui mettrait en lumière la richesse culturelle et humaine du Bénin. Ce projet, qui lui tenait particulièrement à cœur, l’a retenu dans le pays pendant près de quatre ans. Cependant, son parcours a été semé de nombreux obstacles. « Mon engagement m’a permis de continuer, sinon j’aurais abandonné », a-t-il confié. Cette expérience marquante l’a finalement poussé à quitter le Bénin « pour de bon ».
Voici le message qu’il a laissé sur sa page facebook ce dimanche 10 octobre 2024.
Je m’en vais du Bénin pour de bon !
Après 4 années passées à Cotonou, il est temps pour moi de clore définitivement ce chapitre et en entamer un nouveau que j’espère des plus radieux et épanouissants.
Si je voulais résumer en un seul post tout ce que j’ai traversé depuis que j’ai foulé la terre de Gbéhanzin, vous n’arriveriez pas à croire que j’ai réussi à tenir et accomplir autant malgré tout. Si ce n’était pas l’ego, l’orgueil, la rage de vaincre, l’envie dévorante de donner tort à toute personne ne me pensant pas capable de réaliser tous mes objectifs, je ne serais même pas resté plus de 3 mois au Bénin. Aujourd’hui il faut que je vous le dise.
Ça a été éprouvant à souhait. D’obstacles en obstacles, de peines en peines, de déceptions en déceptions… Honnêtement j’en ai bavé. Mais j’ai tenu bon, au péril de ma propre santé. J’ai perdu énormément de poids et suis tombé gravement malade plusieurs fois cette année, mon corps m’a fait comprendre que c’était plus possible et par conséquent j’ai dû prendre la décision plus que difficile, de partir.
Avant ça il fallait que je termine le principal de ce que j’ai commencé, m’étant autoproclamé « Enfant Roi », j’ai estimé que ça venait avec des responsabilités et j’ai fait en sorte de les assumer jusqu’au bout sans JAMAIS me plaindre publiquement. C’était à moi d’assumer. Et je l’ai fait.
Dans les semaines à venir vous aurez vent si la vie le veut bien du résultat de mon travail acharné avec Sèdo N’Nogni. Tout n’a pas été vain, du cinéma purement béninois a été développé, des rêves ont été réalisés, des vies ont été changées. L’impact se mesurera encore dans plusieurs décennies et vous l’aurez lu ici pour la première fois.
Merci à tous ceux et toutes celles qui ont allégé un tant soit peu mon séjour, je n’aurais pas pu tenir sans vous. Sans mes abonnés, sans mes élèves dévoués, sans Kèmi Babatounde, sans Joe Kaalibre… Je vous porte dans mon cœur à jamais. Une seule chose, … par amour pour vous, je vous le dis : ne subissez pas ce pays. N’acceptez pas la morosité, la médiocrité ni l’absence d’évolution dans vos vies et carrières. Vous valez bien trop pour ça, si certain(e)s décident de se condamner au malheur, grand bien leur en fasse. Mais tant que vous aurez un souffle de vie, battez-vous pour de meilleures conditions au quotidien et si ce n’est pas possible là où vous êtes, alors allez voir ailleurs sans aucune hésitation.
On mérite mieux au Bénin.
Mais ne baissons pas les bras.
La lutte continue.
Où que nous soyons.
Sèdo TOSSOU – L’Enfant Roi.
Malgré tout, Sèdo Tossou reste un exemple de persévérance pour la jeunesse. Il encourage les jeunes ambitieux à poursuivre leurs rêves, même en terrain difficile, et à s’armer de détermination pour surmonter les épreuves.